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Notre histoire

La genèse du Collectif des Familles des Disparu.e.s en Algérie (CFDA) se trouve entre les pavés de Paris en mai 1998. Au cœur de la capitale française, un groupe de mères algériennes  meurtries par la disparition de leur.s enfant.s se retrouvent de l’autre côté de la Méditerranée. Il n’y a qu’elles qui comprennent la douleur d’une perte qui est tut, la perte d’un être cher à mi-chemin entre la vie et la mort. Pour porter leur douleur, leur voix et l’histoire de leur enfant dans l’espoir de les voir revenir, ce groupe de mère s’est rassemblé autour de la figure de Madame Nassera DUTOUR, fondatrice du CFDA. Personne n’avait jusqu’alors pensé à elles, à leur souffrance et au bafouement de leur droit dont elles étaient victimes. Aussi, pour défendre leurs droits, le CFDA a entrepris de commencer par sensibiliser l’opinion publique nationale et internationale mais aussi d’alerter les diverses instances de protection des droits susceptibles de leur apporter un soutien pour retrouver les leurs.

Août 1998

Un mois plus tard, en août 1998, bien que la violence de la guerre civile (1992-2002) est loin de s’être tarie, se tient le premier rassemblement du CFDA devant l’Observatoire national des droits de l’Homme (ONDH) situé à Alger en Algérie. Cette première manifestation devient rapidement un événement hebdomadaire. Ainsi tous les mercredis matin depuis 1998 les familles de disparu.e.s en Algérie se réunissent devant l’ONDH remplacée en 2001 par la Commission nationale pour la promotion et la protection des droits de l’Homme (CNCPPDH). Véritable pèlerinage en faveur des droits, les rassemblements du mercredi ne cesseront pas tant que vérité et justice ne seront pas acquises pour ces familles.

Septembre 2001

La quête du CFDA se poursuit, en septembre 2001 lorsque le CFDA ouvre son premier bureau à Alger en Algérie. Ce bureau proche des familles concerné par la question des disparu.e.s constitue une avancé non négligeable dans le combat du CFDA. Ces bureaux situés dans la capitale algérienne permettent d’offrir à tous ceux qui en ressentent le besoin une assistance tant dans leurs démarches administratives et judiciaires que psychologiques. Au fil du temps, le CFDA a été en mesure d’accroître son équipe et sa présence sur une plus large partie du pays en installant un autre bureau dans la deuxième plus grande ville algérienne : Oran.

Juillet 1998

Dans cette perspective, en juillet 1998, alors que le CFDA n’était qu’au balbutiement de sa vie associative, ses membres ont organisé une tournée européenne des gouvernements pour briser le silence et l’impunité des violations graves des droits de l’Homme en Algérie dont se drapaient l’Algérie au su et vu du monde entier.

Juin 1999

En juin 1999, environ un an après ses premières actions, le CFDA s’institue officiellement comme association au cœur de la France, à Paris, conformément aux dispositions de la loi de 1901. Devant la CNCPPDH ou au sein de ses bureaux parisiens, l’objectif demeure le même : faire la lumière sur le sort de tous ceux que les agents de l’Etat ont fait disparaître et tentent encore à ce jour d’effacer de la surface du monde et des mémoires. 

Plus récemment, en juin 2014, le CFDA a eu le plaisir d’inaugurer le Centre pour la Préservation de la Mémoire et l’Etude des Droits de l’Homme (CPMDH) à Oran. Le CPMDH est un espace de documentation, de rencontre, d’échange et de réflexion. Ouvert à tous, mettant à disposition une salle de lecture et une salle dotés d’ordinateurs avec un accès facilité à Internet, le CPMDH tend vers une étude des droits de l’Homme et de la justice transitionnelle.

En reconnaissance de ces efforts, le CFDA a reçu en 2006, la mention spéciale du prix des droits de l’Homme de la République française et est membre du Réseau euro-méditerranéen des droits de l’Homme (REMDH) de la Fédération internationale des ligues des droits de l’Homme (FIDH) et de ma Fédération Euro-Méditerranéenne contre les disparitions forcées (FEMED). Enfin, pour continuer de servir sa cause voué à la poursuite de la vérité et de la justice, le CFDA a l’honneur d’avoir le statut d’observateur devant la Commission africaine des droits de l’Homme et des peuples (CADHP).

Aujourd’hui encore, le CFDA n’a rien perdu de sa motivation à obtenir vérité et justice pour les familles de disparu.e.s, à lutter contre l’impunité et pour la mise en place d’un système d’établissement de la vérité au cas par cas pour toutes les victimes de la décennie 90. En menant ses actions au niveau national et international, le CFDA œuvre pour un Etat de droit effectif, respectueux des libertés fondamentales des citoyens et des victimes de la décennie 90 en Algérie.